VI
Des gredins ont volé le haut poteau
d'où ma
statue funéraire ne quittait pas de l'œil mes descendants
Vuli heti
est son nom
Son décor devait être le plus riche de la région
Dieu
merci les vandales m'ont laissé ma barbe courte et mon sexe imposant
Sous
l'écorce bat mon cœur de bois...
Madagascar. Sakalava. Vers 1900.
Bois. H. 103 cm. Inv. 1030-1.
VII
Yeux mi-clos je suis épuisée
Je n'ai cessé de pleurer
Je n'ai cessé de replanter les pousses de riz
Je n'ai pas cessé d'être une esclave
Les nuages se désolent avec nous de la mort du raja
ils pleurent à verse et c'est bon pour le riz
Heureux
celui qui trouve un refuge au fond de lui-même.
Pierre tendre. H. 60 cm. Inv. 3671.
VIII
Qui racontera la légende
de l'homme à la mâchoire carrée
regard farouche
mains sur les hanches
fier de ses scarifications ?
Un chasseur agile et habile
ou un combattant sans pitié ?
Évoque-t-il un proverbe ?
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esf plus facile pour l'enfant rusé de
se servir d'un arc
que
pour l'adulte maladroit d'une cuillère.
République du Congo. Beembe. XIXe-XXe siècle.
Bois dur. H. 17,2 cm. Inv. 1021-8.
IX
Je
t'ai bien regardée
effigie
d'un enfant obèse sans bras ni tête
Oui, je
t'ai regardée avec l'œil d'une femme sans descendance
plaçant
en toi les espoirs les plus stupides
Tu
symbolisais la fertilité,
la
virilité,
aussi l'assurance que perdait son époux...
Peu importe ton succès ou ton insuccès
Plutôt vivre seule que de caresser un fétiche.
Mexique. Olmèque. 900-600 av. J.-C.
Céramique à engobe gris. H. 13,5 cm. Inv. 501-22.
Céramique à engobe gris. H. 13,5 cm. Inv. 501-22.
X
D'huile vêtue la Dame est
immobile
Elle a le sourire large béat
des déesses repues de sacrifices
dépassant
outrageusement les normes fixées par le mythe
La
cause ?
Une épidémie une guerre ?
Ou quelque grande peur née du rire muet de la Dame
d'huile vêtue
immobile
bien
campée sur sa méchanceté ?
Comme au
faîte du monde.
Rép. dém. du Congo. Songye. XIXe siècle.
Bois, perles, métal, cuir. H. 64 cm. Inv. 1026-14.
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